Protection de l’enfance : urgence pour un service public à la hauteur !

Face à l’abandon des services publics, à la dégradation des conditions de travail et à la remise en cause des droits fondamentaux des enfants, la CGT organise des assises des personnels de la protection de l'enfance le 19 juin. Pour la CGT, il est temps de remettre l’éducatif au cœur des politiques publiques et de garantir à chaque enfant un accompagnement digne, solidaire et égalitaire.

Depuis des années, les professionnel·les de la protection de l’enfance alertent sur la dégradation continue de leurs conditions de travail.

 

Derrière les discours politiques sur la « restauration de l’autorité », les faits sont là : baisse des effectifs, délais de prise en charge qui s’allongent, manque criant de moyens, explosion des situations d’urgence. Les enfants et adolescent·es, déjà en souffrance, paient le prix fort de cette politique de désengagement.

 

Des réformes en cascade… sans les moyens

 

Les réformes législatives s’enchaînent : code de justice pénale des mineurs, loi Asile-Immigration, loi Attal sur l’autorité parentale… Toutes durcissent le cadre, renforcent la logique répressive et affaiblissent l’approche éducative, fondement même de la protection de l'enfance et de la justice des mineur·es. Pourtant, ni les rapports du CESE, ni ceux des commissions parlementaires, ni les mobilisations des personnels n’ont été entendus.

L’ordonnance de 1945, texte fondateur d’une justice spécifique pour les mineur·es, a été vidée de sa substance. La primauté de l’éducatif a été sacrifiée au nom d’une efficacité judiciaire de façade. Résultat : le nombre d’enfants incarcérés explose, alors même que la délinquance juvénile est en baisse.

 

Mineur·es isolé·es étranger·es : des droits bafoués

 

Le sort réservé aux mineur·es isolé·es est un autre symbole du recul des droits fondamentaux. Déni de minorité, conditions d’accueil indignes, fichage biométrique, non-accompagnement vers l’asile ou la majorité… Ces jeunes, souvent victimes de parcours migratoires traumatiques, sont criminalisé·es au lieu d’être protégé·es.

La loi immigration de 2024 et les fichiers discriminants qu’elle instaure illustrent un glissement idéologique dangereux : l’enfant étranger devient suspect avant même d’être reconnu comme mineur. Une atteinte grave aux engagements internationaux de la France, notamment à la Convention internationale des droits de l’enfant.

 

La CGT propose un autre projet pour la protection de l'enfance

 

Face à cette situation alarmante, la CGT défend un projet alternatif, centré sur les droits des enfants, l’éducatif, la justice sociale et le renforcement des services publics. Ses revendications sont claires :

  • Création d’un ministère de la Protection de l’enfance, avec pilotage national ;
  • Fin de la marchandisation du travail social et retour à un service public universel ;
  • Revalorisation des métiers majoritairement féminins du soin, du social et de l’éducatif ;
  • Renforcement de la prévention spécialisée et des dispositifs d’accompagnement en milieu ouvert ;
  • Suppression du CJPM et retour à l’esprit de l’ordonnance de 1945 ;
  • Respect strict des droits fondamentaux des mineur·es isolé·es, sans fichage ni tri arbitraire.

L’éducation, pas la répression !

 

Pour la CGT, un enfant, quel qu’il soit, mérite protection, écoute, accompagnement. Les logiques comptables et sécuritaires ne peuvent faire système. Il faut au contraire des moyens, du temps, des équipes formées et stables, pour que chaque enfant ait sa place dans la société.

Pour la CGT, agir pour la protection de l’enfance, c’est défendre un projet de société, c’est refuser la stigmatisation, l’indifférence et la violence institutionnelle, c’est exiger un avenir juste et digne pour toutes et tous.