Fachoshère


Fachosphère : la CGT résolument antifasciste, hier comme aujourd’hui !

« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles... » Albert CAMUS


L’extrême droite s’est toujours nourrie des pathologies de la société et le monde du travail n’est naturellement pas immunisé contre « la tentation du pire. » En 2017 et 2024, près de 11 millions d’électeurs ont voté pour la candidate du Front national. L’actualité politique vient encore aggraver ce phénomène de popularité de l’extrême droite. Mais d’autres signes tout aussi inquiétants témoignent de la crise démocratique que nous traversons : durcissement autoritaire, répression étatique, débat public saturé par les thèmes identitaires, marginalisation des questions sociales, etc.




Rassemblement national : le procès va s'ouvrir. Le Pen et Gollnisch sur le banc des accusés

La justice soupçonne le parti d'extrême droite d’avoir eu recours à des emplois fictifs au Parlement européen de 2004 à 2016 : des assistants parlementaires d’eurodéputés FN auraient, en fait, travaillé pour le parti. Le procès doit s'ouvrir fin septembre avec, notamment, Marine Le Pen et Bruno Gollnisch sur le banc des prévenus. C’est l’affaire qui inquiète le Rassemblement national. Dans quelques jours, après neuf ans d’enquête, s’ouvre un procès hors norme : deux mois d’audience, 27 personnes sur le banc des prévenus, dont Marine Le Pen et Bruno Gollnisch. La justice soupçonne le parti d’extrême droite d’avoir eu recours à des emplois fictifs au Parlement européen entre 2004 et 2016. [France info].


Affaire des assistants du FN au Parlement européen : Marine Le Pen et 26 autres personnes seront jugées pour détournement de fonds publics

Marine Le Pen et plusieurs autres personnes sont accusées d'avoir salarié avec des fonds européens des collaborateurs qui travaillaient en réalité pour le Front national. La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire dite des assistants parlementaires. Elle et 26 autres personnes seront jugées à l'automne 2024 pour détournement de fonds publics, suspectés d'avoir détourné des fonds de l'Union européenne pour rémunérer des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le parti, selon les informations de franceinfo confirmées par le parquet de Paris. Marine Le Pen savait, "j'ai refusé et je l'ai prévenue", témoigne un ancien eurodéputé du FN. Le procès aura lieu du 30 septembre 2024 au 27 novembre 2024, et sur le banc des accusés se trouveront donc Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, ainsi que le parti Rassemblement national en tant que personne morale.  [France-info]


L'extrême droite : ennemi mortel du syndicalisme

Depuis toujours, le Rassemblement national hait les syndicats. Surtout la CGT. Si le programme actuel du RN en matière de syndicalisme reste très flou, les anciens programmes du Front National comme les multiples prises de position des membres du parti, laissent imaginer le pire pour les syndicats et la démocratie sociale, en cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. 

 

« Les syndicats sont les croque-morts du monde économique et du travail, ils ne servent à rien. » Les mots de Louis Alliot, maire RN de Perpignan, au micro de BFM TV le 25 août 2022, sont au diapason d’à peu près toutes les déclarations des membres du parti frontiste au sujet des syndicalistes et leurs actions. Depuis toujours, le Front National, devenu Rassemblement national, se distingue par une franche hostilité à l’égard des syndicats. Un livret édité par la FTM-CGT a, d’ailleurs, tenté de compiler les déclarations de ses membres à ce propos  : pour Marion Maréchal-Le Pen, la CGT est un « syndicat groupusculaire, [une] organisation d'extrême-gauche, ultimes adeptes d'une lutte des classes périmée », tandis que pour sa tante, « le verrou syndical est le premier verrou à faire sauter pour débloquer l'économie », quand pour Thibaut de la Tocnaye, membre du bureau du RN, « l'immense majorité des centrales médiatisées profite à fond du système qui les nantit de subventions et de châteaux… Ils sont souvent corrompus (…) toujours gavés grâce à l'argent, parfois sale ».

 

Cette aversion se retrouve par ailleurs dans les actes violents dont les syndicats sont régulièrement les cibles, comme à la Bourse du travail CGT d’Avignon, où une croix celtique a été taguée mercredi 3 juillet, ou encore à Montpellier, où une militante de l’Union syndicale Solidaires 34 a été agressée par un groupuscule d’extrême droite, à la fin du mois de juin.

 

Une matrice idéologie corporatiste

À la base de cette hostilité du RN pour le syndicalisme, on retrouve une vision très particulière du social : « La matrice idéologique originelle de l’extrême droite c’est le corporatisme, qui consiste à remplacer le conflit entre capital et travail par le patriotisme économique, l’appartenance nationale », explique Karel Yon, chargé de recherche au CNRS et sociologue à IDHES-Nanterre (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société). « Historiquement, lorsqu’elle a été au pouvoir en France ou ailleurs, l’extrême droite a toujours persécuté les syndicats et dissous les organisations de travailleurs et celles représentatives du patronat. Les « Chartres du travail » ont alors inventé des nouvelles organisations par branches professionnelles qui rassemblaient les ouvriers et les patrons, abonde Cédric Bottero, président de Vigilances et initiatives syndicales antifascistes (VISA). Malgré les discours de « lissage » du Rassemblement national, pour nous, l’ADN du RN, c’est toujours le corporatisme fasciste traditionnel : la négation de la lutte des classes. » Cette négation de la lutte des classes se retrouve, par exemple, lorsque qu’Éric Zemmour, alors candidat à l’élection présidentielle de 2022, se présente comme le candidat de la « réconciliation des classes ». Pour Cédric Bottero, l’horizon du Rassemblement national ne fait aucun doute : « le projet final, c’est de faire disparaître les syndicats tels qu’ils existent aujourd’hui, c’est-à-dire des syndicats de classe. »

 

Syndicat maison

À l’exception de la promesse de la réunion d’une conférence sociale à l’automne, le programme de Jordan Bardella est bien vide en matière de démocratie sociale. « Le Rassemblement national n’a pas de programme codifié et clair sur le syndicalisme, explique Jean Grosset, directeur de l’Observatoire du dialogue social, rattaché à la Fondation Jean Jaurès. Pour comprendre leur ligne, il faut recouper leurs déclarations. »

 

Une des prises de position constante des membres du parti frontiste, c’est la volonté d’une « grande réforme des syndicats ». De façon récurrente, Marine Le Pen s’est ainsi prononcée en faveur de la « liberté syndicale ». Une expression qui fait renvoie à différents scénarios : une baisse drastique des seuils de représentativité ou la suppression du monopole de présentation des listes syndicales pour le premier tour des élections professionnelles. Depuis la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail, le seuil de représentativité des syndicats est fixé à 10 % des voix dans les entreprises et à 8% au niveau de la branche professionnelle. Au niveau interprofessionnel les organisations sont reconnues comme représentatives lorsqu’elles obtiennent 8% des suffrages au niveau national et si elles ont aussi été reconnues représentatives au niveau des branches à la fois dans l’industrie, la construction, les services et le commerce. L’idée sous-jacente du Rassemblement national, c’est de permettre la création de nouveaux syndicats, afin d’amoindrir les organisations syndicales existantes. « Ce genre de mesures qui peuvent paraître un peu techniques, auraient pour effet de renforcer un syndicalisme « maison », qui n’aurait de légitimité qu’à la condition d’être le partenaire du patronat, au lieu d’être un contre-pouvoir au capital » analyse Karel Yon.

 

Couper les vivres

Le financement des syndicats est une autre obsession du parti frontiste. Dans une interview sur Cnews le 21 mai 2024, Marion Maréchal Le Pen affirme ainsi qu’il ne faut « plus de subventions publiques, dorénavant les syndicats doivent vivre de leurs adhésions. » Réduire les moyens financiers dont disposent les syndicats ne figurent dans aucun programme écrit, mais rejoint un autre axe du RN en matière de syndicalisme : celui de restreindre le droit syndical.

 

« Pour l’extrême droite, dès que les syndicats sortent des entreprises, ils sont accusés de faire de la politique » analyse Karel Yon. Ainsi, lors de plusieurs prises de parole, ses membres ont affirmé vouloir restreindre le droit syndical à l’entreprise ou à l’administration, afin d'empêcher que les élus syndicaux ne puissent mener une activité au-delà de leur lieu de travail. Une telle mesure revient, par ailleurs, à transférer le coût des détachements des élus aux syndicats. « Cela revient à couper les moyens humains des confédérations, des fédérations et des unions départementales » analyse Jean Grosset. Autre attaque fréquente du Rassemblement national sur le paritarisme, le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), rebaptisé par Marine Le Pen « le palais des copains et des coquins. » « Le Rassemblement national a indiqué à plusieurs reprises vouloir le fermer » explique Jean Grosset.

 

Encadrement du droit de grève et du droit de manifester

Si le RN prétend être du côté des travailleurs, la réalité est toute autre. « Dans toutes ses déclarations, le FN/RN s'est opposé aux syndicats et a toujours été du côté d'un patronat de choc. Jamais ce parti n'a consenti à voir dans l'action syndicale un facteur de progrès et de démocratie sociale. Il a toujours sévèrement condamné tous les mouvements et toutes les mobilisations syndicales » écrit Alain Olive dans une publication de l’Observatoire du dialogue social. Parmi les modes d’action des syndicats les plus honni par le RN, la grève. « Pendant longtemps, l’interdiction pénale des piquets de grève faisait parti du programme du Front National, rappelle Cédric Bottero. Depuis 2012, dans son entreprise de dédiabolisation, le RN a fait disparaître cette mention de son programme. Nulle doute qu’en cas de prise de pouvoir, ils reviendront dessus. »

 

Plusieurs représentants de l’extrême droite plaident par ailleurs pour un encadrement renforcé du droit de grève. Marion Maréchal Le Pen, dans l’interview précédemment citée, s’est prononcée pour « interdire le droit de grève aux moments des vacances scolaires et des jours fériés dans la fonction publique. » « Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que le Rassemblement national aurait à sa portée tout un tas de leviers qui ont déjà été posés pour aggraver la situation de fragmentation et d’affaiblissement du syndicalisme », alerte Karel Yon. Ainsi du droit de grève, déjà largement raboté par plusieurs réformes votées ces dernières années (loi du 21 août 2007 restreignant le droit de grève des agents de la SNCF, loi du 20 août 2008 restreignant celui des enseignants des écoles maternelles et élémentaires et loi Diard du 29 mars 2012 pour les salariés du secteur aérien). Aucun doute possible, le RN est bien l’ennemi des travailleurs.


Les 9 votes qui montrent l'imposture sociale du Rassemblement national au Parlement européen

1.  MISE EN PLACE DE SALAIRES MINIMUMS EN EUROPE : LE RN VOTE CONTRE 

 

La directive, votée en septembre 2022, a pour objectif d’assurer un salaire « suffisant pour un niveau de vie décent ». Cette mesure devrait permettre de relever de 20% en moyenne les salaires de 25 millions d’européens, essentiellement dans les pays de l’Est- et réduire ainsi le dumping social entre les travailleur·ses au sein de l’Union. Mais le RN a voté contre argumentant notamment que cette mesure doit être compensée par des exonérations de cotisations sociales pour l’employeur… soit un nouveau cadeau aux entreprises et des recettes en moins pour les caisses de la sécurité sociale pour financer les pensions de retraite, l’assurance maladie, les accidents du travail, les politiques familiales…

 

2.  ENCADREMENT DE LA RÉMUNÉRATION DES STAGIAIRES : LE RN VOTE CONTRE 

 

Pour lutter contre l’exploitation des stagiaires partout en Europe, le parlement européen a voté une directive fixant des normes de qualité minimales avec des règles sur la durée des stages, la rémunération, l’accès à la protection sociale. Les stages devraient être rémunérés de manière à couvrir les besoins vitaux tels que l’alimentation, le logement et le transport selon le coût de la vie de chaque État membre. Le RN a voté contre, prétextant que c’est seulement aux employeurs « de cerner les besoins ».

 

3.  LUTTE CONTRE LES INÉGALITÉS SALARIALES ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES : LE RN VOTE CONTRE OU S'ABSTIENT ! 

 

En 2022, le parlement européen a voté une directive visant l’instauration d’un cadre minimal pour renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre les sexes. Celle-ci prévoit notamment des outils d’évaluation non sexistes des emplois, garantit le droit à l’information sur les rémunérations pour les travailleur·ses et introduit un renversement de la charge de la preuve en cas de non-respect des obligations de transparence par l’employeur. Une avancée pour l’égalité qui n’est pas du goût du rassemblement national qui s’est abstenu. Une position à priori opportuniste alors qu’en 2020, les eurodéputé·es RN ont voté contre les mesures visant à faire reculer les inégalités femmes-hommes considérant qu’il n’est pas souhaitable de « conditionner la quasi-totalité des aides à l’UE à des actions favorisant l’égalité hommes-femmes ».

 

4. REVALORISATION DES PERSONNELS SOIGNANTS : LE RN VOTE CONTRE 

 

Pour améliorer les conditions de travail et favoriser le recrutement dans le secteur des soins, le parlement a voté une recommandation visant l’ouverture de négociations pour améliorer les salaires et les conditions de travail, garantir des normes plus élevées en matière de santé et de sécurité au travail; s’attaquer aux stéréotypes de genre, ratifier et mettre en œuvre la convention 189 de l’OIT ( datant de 2011) consacrée à l’encadrement du travail domestique pour des conditions de travail décentes. Même pour cette recommandation, plutôt consensuelle, le RN a voté contre ! Une opposition qui en dit long sur les motivations du RN face à la détérioration des services de santé.

 

5. RENFORCEMENT DU DIALOGUE SOCIAL DANS LES COMITÉS D’ENTREPRISE EUROPÉENS : LE RN VOTE CONTRE 

 

Face à la concentration croissante des entreprises à l’échelle européenne, les syndicats ont poussé à la révision de la directive sur les CE européens pour favoriser la démocratie au travail. Malgré l’opposition féroce du patronat, le parlement a donné son feu vert pour consolider les droits des Comités d’entreprise européens et les rendre effectifs. Plus à l’écoute aux arguments de l’organisation patronale « BusinessEurope », les eurodéputé·es du RN s’y sont opposé·es, comme pour la résolution sur le renforcement du dialogue social en juin 2023.

 

6. LUTTE CONTRE LES ABUS DES MULTINATIONALES : LE RN VOTE CONTRE 

 

Pour mettre fin à l’impunité des multinationales, en 2021, le Parlement vote le devoir de vigilance. Ce texte vise à tenir responsables les multinationales en cas de violations des droits humains – comme le recours au travail forcé – ou des détériorations environnementales perpétrées par leurs sous-traitants pour les matières premières par exemple, partout dans le monde. Seuls les eurodéputé·es d’extrême droite s’y sont opposé·es. Une position confirmée lors du vote d’une résolution visant à renforcer la directive sur la responsabilité environnementale des entreprises. Pour le RN, l’Europe n’a pas à « enfreindre » la souveraineté des États en leur fixant des objectifs contraignants.

 

7. SOUTIEN AUX MÉNAGES DANS LE CADRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE : LE RN VOTE CONTRE

 

Face à la pression des mobilisations citoyennes pour le climat, l’Europe a mis en place un grand programme de réforme en faveur de la transition écologique : le Pacte Vert. Enfermé dans son opposition à toute mesure contraignante face au changement climatique, le RN s’est opposé aux mesures du Pacte vert même celles qui visaient à soutenir les classes moyennes et populaires. Les eurodéputé·es RN ont ainsi voté contre le fonds social pour le climat qui soutient les ménages souhaitant rénover leur logement, accéder à un véhicule électrique ou installer une pompe à chaleur par exemple. De même, les élu·es RN ont refusé de taxer les superprofits des géants du pétrole, gaz et charbon.

 

8. CONSTRUCTION DE L’EUROPE SOCIALE : LE RN VOTE CONTRE 

 

Si l’ambition sociale de l’Europe est affirmée dès le traité de 1958, il a fallu attendre la crise Covid pour que les 27 impulsent le projet véritablement. En 2021, ils se sont engagés sur des objectifs pour 2030 en matière d’emploi, de formation ou de pauvreté. La feuille de route, réitérée en 2023, souligne l’importance de la protection des droits sociaux qui doivent être placés au centre des politiques de l’UE et traités avec la même urgence que les aspects économiques et environnementaux. Grand défenseur, dans ses discours au moins, des salarié·es, le RN vote contre ces objectifs sociaux.

 

9. PROTECTION DES TRAVAILLEURS PRÉCAIRES : LE RN VOTE CONTRE 

 

L’Union européenne a adopté une directive visant à réguler pour la première fois l’économie des plateformes et imposant la présomption de salariat permettant ainsi aux travailleur·ses de bénéficier des mêmes protections sociales que n’importe quel salarié, et ce, dès son embauche. Comme sur de nombreux sujets pourtant consensuels portant sur les conditions de travail, le RN a voté contre. Même consigne de vote pour le rapport sur la santé mentale au travail et dans les lieux de travail. De même, les eurodéputé·es se sont abstenu·es sur le droit à la déconnexion ou pour protéger les travailleur·ses sur les risques d’exposition au plomb et ses composés.


T-shirt nazi, stickers racistes et tag anti-LGBT : dans les placards des jeunes avec Ravier

Cinq militants de "Défends Marseille", une organisation de jeunesse et soutien du sénateur Reconquête, seront jugés pour injure à caractère raciste après le déploiement d'une banderole lors d'un concert de SOS Méditerranée en juin 2023. Les perquisitions réalisées durant l'enquête montrent comment ces militants incarnent le pire de l'extrême droite [Marsactu].



La culture dans le viseur de l'extrême-droite

Icône LGBT +, le chanteur Bilal Hassani est régulièrement attaqué par la droite réactionnaire. Rafales d'avis négatifs sur les plateformes spécialisées, annulations de concerts, pressions sur les artistes et les collectivités locales… L'extrême droite prend les armes pour tenter d'invisibiliser les thèmes qui contrarient son idéologie. Un article paru dans la Vie Ouvrière.


Chroniques contre une imposture


Les organisations syndicales sont le pire ennemi de l'extrême droite

On constate que l'extrême droite se coordonne au plan européen et que les politiques qu'elle met en place se ressemblent fortement, comme la contestation du rôle et de la place des organisations syndicales qui sont le pire ennemi de l'extrême droite, qui incarnent tout ce qu'ils détestent car elles rassemblent les travailleur·ses quelles que soient leurs origines pour les unir face au capital. Pour lutter contre les idées d'extrême droite, il faut les nommer et rappeler ce qu'ils incarnent comme par exemple le projet de déportation massive de l'AFD en Allemagne et dénoncer l'imposture sociale de l'extrême droite qui est le meilleur allié du capital et du patronat. Enfin il faut aussi construire des alternatives notamment dans le cadre de l'Union européenne.


Zemmour à nouveau condamné pour racisme

Déjà multi-condamné, Eric Zemmour a été jugé coupable, jeudi 28 mars 2024 par la cour d’appel de Paris, d'injure à caractère raciste pour avoir qualifié en 2018 le prénom de l’ex-chroniqueuse du groupe Canal + Hapsatou Sy d'« insulte à la France ».

Ce n’est pas une première, mais alors que certains voudraient faire passer le racisme pour une opinion comme les autres, cette condamnation est salutaire. Eric Zemmour a été jugé coupable, par la cour d’appel de Paris, d’injure à caractère raciste pour avoir qualifié en 2018, dans l’émission des « Terriens du Dimanche » (C8), le prénom de l’ex-chroniqueuse du groupe Canal + Hapsatou Sy d’« insulte à la France » tout en estimant que ses parents auraient dû lui donner celui d’une sainte, en l’occurrence Corinne. « Votre prénom n’est pas dans l’histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France », lui avait-il aussi lancé. [L'Huma]


Marine le Pen à la commémoration du groupe Manouchian : « Très choquant ! » pour Sophie Binet

« C’est très choquant qu’elle ose venir », s’est émue Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Un syndicat qui a joué un rôle central dans la lutte contre l’occupant et au Conseil national de la Résistance, au même titre que les communistes. Une histoire que l’extrême droite, embarrassée par son propre passé, refuse de reconnaître, tout en prétendant lui rendre hommage [L'Humanité].


Le Rassemblement national (ex-FN) créé par d'anciens pétainistes et membres de la Waffen-SS 

Pour rappel, malgré sa stratégie de "normalisation" le Rassemblement national est bien ce parti d'extrême droite, raciste et xénophobe. Anciennement nommé Front National, créé en 1972 par d'anciens collaborateurs pétainistes et membres de la Waffen-SS de la Division Charlemagne, il se situe clairement dans la lignée des ligues fascistes des années 30. Ses liens de très grande proximité avec les mouvements identitaires racistes et violents le démontrent encore aujourd'hui. Depuis plusieurs années, leur gestion de communes a démontré les choix politiques mettant en pratique leurs idées racistes, violentes, contre les associations de solidarité et les organisations syndicales. Leur acharnement contre le Secours Populaire ou bien la politique anti-pauvres, l'anti-syndicalisme CGT et le racisme assumé par le maire de Béziers sont les premiers signes de ce qu'engendrent des représentants de l'extrême droite au pouvoir. 

 


L’extrême-droite est l'ennemie des salarié·e·s

Les partis d’extrême droite, au premier rang desquels le Rassemblement national, ont toujours tenté de porter un discours social, dans l’espoir d’attirer le vote des travailleuses et des travailleurs. Dans la même logique, ils cherchent à s’approprier les mouvements de mobilisation du monde du travail dans le but de s’imposer comme le débouché politique de la colère sociale. Mais le masque tombe dès qu’il s’agit de voter à l’Assemblée nationale, où les députés d’extrême droite votent contre les intérêts du travail. L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et des travailleuses ; elle sert ceux qui nous exploitent et nous écrasent, en votant dans le sens de leurs intérêts et en essayant d’installer la division parmi les exploités en jouant la carte du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.

 



Le financier de l’extrême droite visé par un signalement à la justice

Selon des informations de Mediapart, la cellule anti-blanchiment Tracfin a transmis, fin 2022, un signalement à la justice concernant des financements du millionnaire Charles Gave à plusieurs candidats d’extrême droite, dont Éric Zemmour. Très commentés pendant la campagne présidentielle d’Éric Zemmour, les financements par l’homme d’affaires Charles Gave de l’extrême droite française intéressent désormais la justice. Le service de renseignement Tracfin, qui est notamment chargé de détecter les infractions financières, a émis un signalement auprès du parquet de Marseille, fin 2022, suspectant le millionnaire d’avoir exercé illégalement la profession de banquier, en multipliant les prêts d’argent à des candidats et des personnalités du Rassemblement national (RN) puis de Reconquête, d’après des informations de Mediapart [Article de Mediapart].


Marine Le Pen au tribunal ! Un préjudice de 6,8 millions d’euros pour les années 2009 à 2017.

Elle qui dénonce sans cesse le « laxisme de la justice » changera-t-elle d’avis ? Avec 26 autres personnes, elle sera jugée du 30 septembre 2024 au 27 novembre 2024 en correctionnelle, pour « détournement de fonds publics », dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires du FN. L’ancienne eurodéputée est accusée d’avoir salarié deux de ses collaborateurs du Front national avec des fonds européens. Cela dans le cadre d’un possible système plus vaste de détournement des enveloppes consacrées par le Parlement européen aux collaborateurs, et dont elle serait la principale instigatrice selon un rapport de police. Sur une période comprise entre 2004 et 2016 et qui concerne aussi Jean-Marie Le Pen, ex-président du Front national et député européen jusqu’en 2019. Un préjudice de 6,8 millions d’euros pour les années 2009 à 2017.


Enquête sur la "mafia varoise" de Marine Le Pen, de Camille Vigogne Le Coat

"Tu n'as jamais gardé de liquide en grande quantité, toi ?". David Rachline, le maire de Fréjus, s'inquiète. Que faire de ce cash qui sert à payer ses soirées VIP avec son ami Jordan Bardella ? D'où viennent ces liasses qui financent bijoux et montres de luxe ?

Lors de son élection en 2014, "le meilleur ami" de Marine Le Pen promettait une gestion exemplaire, la fin de la corruption et du clientélisme. Mais une fois élu, David Rachline a signé toujours plus de contrats avec un entrepreneur tout-puissant, noyant sa ville sous le béton et les passe-droits.

À la mairie, les fêtes s'enchaînent jusqu'au bout de la nuit, l'antisémitisme et le racisme ne sont jamais loin, pendant que les policiers municipaux jouent aux cow-boys en Harley Davidson. Voilà l'homme dont Marine le Pen a fait son directeur de campagne présidentielle et le vice-président de son parti...

Camille Vigogne Le Coat raconte l'exercice du pouvoir par le Rassemblement national. L'enquête fourmille de détails, d'informations et d'enregistrements inédits.

 

(Les Arènes)

 


Comment lutter contre les idées d’extrême droite : la CGT à l'offensive

Colloque CGT sur la lutte contre les idées d’extrême droite / Montreuil 5 octobre 2023

« Il y a le feu ». C'est en ces termes que la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet concluait le colloque organisé « contre les idées d'extrême droite, non au racisme et à l'antisémitisme », dans le patio de la centrale jeudi 5 octobre 2023.

Et de rappeler qu’il y a d’autant plus urgence que l’absence de prise en compte des questions environnementales exacerbe l’insécurité sociale et la violence des rapports de classe. Ce colloque fut aussi l'occasion d'inaugurer le parvis Henri Krasucki, ancien leader cégétiste, résistant juif des francs-tireurs et partisans-main-d'œuvre immigrée. Devant un parterre de 400-450 militants issus de territoires et de professions variés, la secrétaire générale de la CGT soulignait à quel point les idées du Front National rebaptisé Rassemblement national ont gagné du terrain, y compris dans des territoires, des professions qui jusqu'à présent résistaient plutôt bien (la Bretagne, les fonctionnaires…). En atteste les résultats du parti de Lepen aux élections, 88 députés à l'Assemblée nationale, 3 sénateurs étiquetés RN.

 

Un rempart fragile

Si le syndicalisme constitue encore un rempart contre les idées nauséabondes, celui-ci se fissure progressivement. Pour rappel, en 2022, selon un sondage sorti des urnes d'Harris Interactive, Marine Le Pen avait recueilli 22% des suffrages chez les sympathisants de la CGT, en hausse de 7 points par rapport à 2017. « L’imposture sociale véhiculée par les partis d’extrême droite se propage dans les entreprises, collectivités et services. Dans un monde où les repères idéologiques sont brouillés, le RN se pose en défenseur des catégories populaires. Ne soyons pas dupes de ce jeu malsain dont l’objectif est uniquement d’accéder au pouvoir », lançait Nathalie Bazire, secrétaire confédérale.

« Ne nous trompons pas. Si le Rassemblement national devait un jour accéder au pouvoir, la CGT serait en haut de la pile des opposants à briser ». Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

 

Déjà, durant cette journée, plusieurs militants ont témoigné des menaces qu'ils subissaient de la part de la fachosphère.

 

Déconstruire les idées d’extrême droite

« Le syndicat doit se mettre au niveau de la lutte contre le racisme au travail, de la même manière qu'il le fait en matière de lutte pour l'égalité hommes-femmes. Mais nous ne pouvons pas nous limiter à un discours sur les valeurs prônées par l'extrême droite, nous devons aussi démontrer le danger que représente le Rassemblement national en matière de politique économique et sociale. Nous devons mettre toute notre énergie dans nos luttes, qui par définition rassemblent des travailleurs de toutes origines. Nous devons sans faillir soutenir les travailleurs sans-papiers à s'organiser pour acquérir de nouveaux droits », concluait Sophie Binet. Ces propos faisaient écho notamment à ceux de Mornia Labssi, inspectrice du travail, militante CGT et coordinatrice pour la défense des habitants des quartiers populaires, qui dénonçait « un racisme structurel dans le monde du travail. On accepte que les noirs et les arabes occupent les postes les plus pénibles. Il est grand temps que la CGT s'empare de ces inégalités de traitement qui gangrènent toute la société ». « La plupart des pays européens sont aussi touchés par cette montée des idées d'extrême droite. Le risque est grand de voir l'extrême droite encore progresser lors des élections européennes de juin 2024 », s'inquiétait Nathalie Bazire. En a témoigné Monica Ceremigna, conseillère à l'espace Europe et International, membre du syndicat italien CGIL. Pour mémoire, ce syndicat a vu ses locaux saccagés en octobre dernier par des manifestants chauffés par le parti néofasciste Forza Nuova, alors que dans le même temps, la postfasciste Giorgia  Meloni devenait présidente du conseil des ministres.



Mains propres et tête haute ? (suite)

L’enquête sur les assistants parlementaires européens du FN (renommé RN) est close. Le parquet de Paris a requis un procès en correctionnelle pour détournement de fonds publics et complicité contre le parti lepéniste et 27 personnes, dont Marine Le Pen et son père, Jean-Marie, le maire de Perpignan, Louis Aliot, l’ex-numéro 2 du parti, Bruno Gollnisch, le député et porte-parole du RN Julien Odoul, et Nicolas Bay, désormais vice-président exécutif de Reconquête.

Dans cette affaire, le parti d’extrême droite est accusé d’avoir mis en place entre 2004 et 2016 un système généralisé pour rémunérer ses permanents avec des fonds européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés, sans que leur travail ait un lien avec les activités du Parlement européen. Si l’entourage de Marine Le Pen conteste cette accusation qui reposerait sur une « vision erronée du travail des députés d’opposition et de leurs assistants », la triple candidate à la présidentielle a implicitement reconnu les faits en annonçant, un jour avant la réquisition du parquet, avoir accepté de verser près de 330 000 euros au Parlement européen pour l’emploi indu de deux assistants. En l’occurrence sa cheffe de cabinet au parti, Catherine Griset, et son garde du corps, Thierry Légier.

L’acquittement de cette somme visait à éviter une « exécution forcée » de ce remboursement. Cela n’empêchera pas Marine Le Pen de devoir faire face à un procès aussi délicat qu’embarrassant pour la candidate d’un parti qui, en matière de gestion de l’argent public, revendique d’avoir les mains propres.

 Article paru dans Politis du 26/09/2023  >>>


La CGT contre les idées d’extrême droite et le racisme

La lutte contre les idées d’extrême droite et le racisme est depuis toujours dans l'ADN de notre organisation. Dans ce dossier, nous avons regroupé une partie de nos publications et moyens de lutte contre ce fléau qui touche notre pays depuis déjà trop longtemps.

Ces dernières années, notre pays a connu des événements dramatiques. 

Des discours populistes de la part de certaines personnalités politiques se développent et sont relayés par des médias. Ces discours jouent souvent sur les inquiétudes légitimes de ceux qui souffrent et trouvent un écho en entretenant la peur de l’autre et en pointant des boucs émissaires. Être dans la compréhension permanente des valeurs d’accueil, de respect, de partage, de tolérance et de fraternité que porte notre organisation, demande souvent beaucoup de vigilance, particulièrement dans un contexte économique et social aggravé.

 

La banalisation des idées, comportements et attitudes racistes ou antisémites dans notre quotidien sont une réalité.

Le racisme institutionnel (discriminations à l’embauche ou dans l’accès au logement, concentration des immigrés dans des emplois pénibles et mal payés, violences policières, contrôles au faciès…) ne recule pas, malgré de fortes aspirations à l’égalité et la dignité. L’ampleur du mal dépasse le seul vote extrême droite, pourtant déjà très inquiétant. Ces idées d’exclusion et de repli traversent, plus ou moins, tous les groupes sociaux, tous les collectifs de travail, toutes les communautés. Elles font surface souvent de façon insidieuse. La CGT s'est attaquée à ce qui gangrène les relations entre les salariés au travail et de traquer toutes ces petites choses qui y font le lit du « racisme ordinaire ».

Aux salariés, privés d'emploi, retraités, précaires, qui sont la cible du racisme et de la haine : la CGT est là pour vous défendre et rappeler qu’ils y ont toute leur place. Combattre le racisme, c’est se donner la force de se rassembler, pour, tous ensemble, avec nos différences, donner des couleurs à l’avenir !


Le Rassemblement National, meilleur soutien à la politique macroniste... À l'Assemblée nationale, ses députés votent à 42 % pour les projets du Gouvernement !

(Document France-infos)


Pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, le Rassemblement national veut encore une fois apparaître comme un parti qui serait du côté des salarié·es et des travailleurs·euses précaires. C’est une imposture ! Le RN a changé plusieurs fois de positionnement sur les retraites et a abandonné la revendication de la retraite à 60 ans. Pire, il demande des augmentations de salaires… en échange de baisses des cotisations patronales… qui servent à financer, les retraites !

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La retraite dorée de Marine Le Pen grâce à un fonds de pension situé au Luxembourg

Plusieurs centaines d’eurodéputés ont souscrit à un fonds de pension afin de compléter leurs retraites déjà généreuses. Parmi eux, au moins 81 élus français, dont Investigate Europe et Mediapart ont obtenu la liste. Certains touchent jusqu’à 13 700 euros par mois, au détriment des contribuables européens. Parmi les bénéficiaires présents ou à venir : Jean-Pierre Raffarin, Harlem Désir ou encore Marine Le Pen. [Médiapart]


Combattre l'extrême-droite, ce mouvement mortel pour notre démocratie

Hier comme aujourd’hui, les syndicalistes se doivent d’être dans l’action au quotidien contre la propagation des idées d’extrême droite. Au quotidien, dans le cadre du travail, mais aussi au sein de nos cercles amicaux et familiaux, la bataille des idées est rude face aux mensonges et thèses conspirationnistes qui se développent dans un environnement de néolibéralisme violent, de pandémie mondiale et maintenant de guerre.

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COMBATTRE L'EXTRÊME-DROITE
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Déclaration de la CGT

Pas une voix du monde de travail pour l’extrême droite ! Le progrès social comme seul objectif

Les réalités de la vie des travailleuses et travailleurs de ce pays, des jeunes, des privé.es d’emploi, des retraité.es, ont émergé difficilement dans un débat politique qui a tourné en boucle autour des thèmes imposés par l’extrême droite. La vie chère, les luttes et les mobilisations ont permis de parler salaires, pensions, emplois, conditions de travail. La première préoccupation de la population est de savoir comment remplir le réfrigérateur, faire le plein de la voiture, trouver ou garder un emploi, se projeter vers l’avenir malgré la précarité et les conditions de travail difficiles. Le taux d’abstention de 26 % du premier tour des élections présidentielles est inquiétant et révélateur de la difficulté pour une part importante de la population de penser que la vie quotidienne pourrait s’améliorer grâce à cette élection. La situation est grave, en France l’extrême droite est aux portes de l’Elysée.

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DÉCLARATION DE LA CGT
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EXTRÊME-DROITE | DOCUMENT 4 PAGES CGT
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Le 18 mars 2022, à Nice contre l'extrême-droite !

Des adhérents et adhérentes du syndicat CGT du Conseil départemental étaient présents ce 18 mars à la manifestation organisée à Nice pour dénoncer le climat raciste, la montée des idées d'extrême droite, la banalisation des discours fascisants clairement xénophobes.



Éric Zemmour, la haine de soi au service de l’extrême-droite

Article paru dans "Politis"

Pour l'anthropologue, Jean-Loup Amselle, ce n’est qu’en refoulant totalement son origine, et en se distinguant radicalement de ceux qui ont la même origine que lui, que le polémiste peut avoir l’illusion d’une adhésion intemporelle à l’ethnicité française.

 

La période actuelle est fréquemment comparée aux années 1930 et à la situation qui prévalait dans l’entre deux guerres, période qui a vu fleurir l’extrême droite. Pourtant une différence essentielle oppose ces deux séquences temporelles. En effet les idées d’extrême droite des années 1930 étaient défendues exclusivement par des membres du groupe dominant, les discriminés, non seulement, ne participant en aucune manière à la diffusion d’une idéologie raciste mais étant au contraire les premières victimes de ces campagnes nauséabondes. Un seul exemple illustre bien les différences avec la période actuelle : le sobriquet infâme de Léon Karfunkelstein dont Léon Blum avait été affublé par l’extrême droite et destiné à lui dénier sa qualité de citoyen français en le renvoyant à une extranéité imaginaire. 


"Le venin dans la plume" de Gérard Noiriel

Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République

La Découverte, 2019

La place qu’occupe Éric Zemmour dans le champ médiatique et dans l’espace public français suscite l’inquiétude et la consternation de bon nombre de citoyens. Comment un pamphlétaire qui alimente constamment des polémiques par ses propos racistes, sexistes, homophobes, condamné à plusieurs reprises par la justice, a-t-il pu acquérir une telle audience ? Pour comprendre ce phénomène, ce livre replace le cas Zemmour dans une perspective historique qui prend comme point de départ les années 1880, période où se mettent en place les institutions démocratiques qui nous gouvernent encore aujourd’hui. Ce faisant, il met en regard le parcours d’Éric Zemmour et celui d’Édouard Drumont, le chef de file du camp antisémite à la fin du xixe siècle. Car les deux hommes ont chacun à leur époque su exploiter un contexte favorable à leur combat idéologique. Issus des milieux populaires et avides de revanche sociale, tous deux ont acquis leur notoriété pendant des périodes de crise économique et sociale, marquées par un fort désenchantement à l’égard du système parlementaire. Dans ce saisissant portrait croisé, Gérard Noiriel analyse les trajectoires et les écrits de ces deux polémistes, en s’intéressant aux cibles qu’ils privilégient (étrangers, femmes, intellectuels de gauche, etc.) et en insistant sur les formes différentes que ces discours ont prises au cours du temps (car la législation interdit aujourd’hui de proférer des insultes aussi violentes que celles de Drumont). L’historien met ainsi en lumière une matrice du discours réactionnaire, et propose quelques pistes pour alimenter la réflexion de ceux qui cherchent aujourd’hui à combattre efficacement cette démagogie populiste.





Face à l’extrême droite, honorons leurs victimes

Dans le contexte actuel de la montée des idées d’extrême droite, les médias nous annoncent une présidentielle jouée d’avance et chaque individu pétri des valeurs humaines, d’égalité, de liberté, fraternité, se demande ce qu’il peut faire.

 

Il y a des actes collectifs et individuels à portée de main et de portefeuille pour tous, s’inscrire dans toutes les commémorations des victimes du nazisme, de l’extrême-droite et de l’intolérance.

 

Près de chez soi, il y a des victimes à honorer pour le souvenir et pour porter le combat contre les idées qui font germer la haine, des colleurs d’affiches aux martyres les plus connus : faisons grossir le public qui participe à ces cérémonies, constituons des groupes, des foules pour rappeler que Guy Môquet et ses frères martyrs exigent des mobilisations fraternelles contre les idées de haine.

 

Envahissons avec nos amis et camarades Oradour sur Glane, le plateau des Glières, le mur des Fédérés, la carrière des fusillés, les places Sémard, la forêt de la Braconne… et affichons nos valeurs et nos couleurs : pas de place pour le brun, ça finit toujours dans la stigmatisation, la haine et la violence, quelle que soit l’échelle du terrain qu’on leur laisse.

 

« Le passé doit conseiller l’avenir. »
Sénèque | Les lettres à Lucilius, LXXXIII vers 64

 



Marine Le Pen n’est absolument pas du côté des travailleurs

Aujourd’hui, il n’y a plus de complexe chez les gens qui défendent des idées d’extrême droite. Ils s’attaquent aux étrangers, à ceux qui défendent les droits de l’homme. Comme le montre ce youtubeur qui reproduit l’attaque d’un militant insoumis. C’est une idéologie qui prône la violence. Il y a quelques années, ça aurait provoqué une large vague de manifestations, de réactions fortes de la population. Mais, aujourd’hui, il y a une grande indifférence. Il est temps que le peuple de gauche s’affirme haut et fort. Les idées d’extrême droite ne doivent pas continuer à occuper l’espace médiatique et ne doivent pas être vues comme un recours contre des années de politique austéritaire, de droite comme de gauche. J’espère que ces manifestations seront bien remplies et que ça enverra un signal fort, dans un climat inquiétant.

Marine Le Pen est très antisyndicale. Elle a une dent contre la CGT. Quand, il y a plus d’un an, nous avions déposé un préavis de grève à la Fédération des Services publics, Marine Le Pen avait crié haro contre la CGT en disant qu’on avait un comportement honteux. Elle n’est absolument pas du côté des travailleurs. Et on le voit dans les collectivités aux mains du RN, les fonctionnaires ne sont pas des personnes qu’ils veulent garder. Ils participent à la casse de la fonction publique et du statut de fonctionnaire. Ils préfèrent privilégier le recrutement direct qu’on appelle du clientélisme et avoir des agents aux ordres.


Le Rassemblement National, héritier de Hitler et de Pétain

Au niveau politique et géopolitique l'extrême droite, les droites extrêmes et leurs alliés de circonstance semblent avoir le vent en poupe. Dans plusieurs pays ils accèdent au pouvoir, quelquefois dans le cadre de coalitions, avec à chaque fois au-delà des promesses faites aux travailleurs des conséquences désastreuses sur leurs libertés, leurs droits sociaux et en ne modifiant en aucune façon le rapport capital / travail. L'extrême droite vise à briser les conquis sociaux et à affaiblir, en les divisant, les travailleuses et les travailleurs ! De plus, le développement de médias d'extrême droite, complotistes, racistes, la reprise des thématiques et des idées d'extrême droite dans de nombreux débats est une alerte pour notre démocratie. Partout sur l'échiquier politique jusqu'au plus haut niveau de l'État ces idées nauséabondes viennent éloigner le débat public des exigences sociales que nous portons, notamment sur la réduction du temps de travail, la hausse des salaires, ou bien encore la fiscalité ou la question de l'évolution écologique de notre industrie.

 

Derrière la stratégie de normalisation

Pour rappel, malgré sa stratégie de "normalisation" le Rassemblement national est bien ce parti d'extrême droite, raciste et xénophobe. Anciennement nommé Front National, créé en 1972 par d'anciens collaborateurs pétainistes, il se situe clairement dans la lignée des ligues fascistes des années 30. Ses liens de très grande proximité avec les mouvements identitaires racistes et violents le démontrent encore aujourd'hui. Depuis plusieurs années, leur gestion de communes a démontré les choix politiques mettant en pratique leurs idées racistes, violentes, contre les associations de solidarité et les organisations syndicales. Leur acharnement contre le Secours Populaire sur Hayange ou bien la politique anti-pauvres, l'anti-syndicalisme CGT et le racisme assumé par le maire de Béziers sont les premiers signes de ce qu'engendrent des représentants de l'extrême droite au pouvoir.

 

Extrême droite et menaces contre les syndicalistes

Récemment les menaces de mort contre deux militants de la CGT en Moselle engagés au Secours Populaire vient rappeler aussi le vrai visage des héritiers de Hitler et Pétain, la violence de cette extrême droite qui par ailleurs n'hésite pas à recourir à des actes terroristes et des meurtres dans plusieurs pays européens. En tant que syndicalistes, salariés du public comme du privé, retraités et privés d'emploi nous avons une responsabilité particulière. Notre devoir est d'avoir toujours en main notre boussole émancipatrice pour éviter la catastrophe à venir de l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir.

 

Syndicalisme : le choix de la justice, de l'égalité des droits et de la solidarité

Par ailleurs la CGT organise et syndique tous les salariés quelles que soient leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses. Accepter les thèses de l'extrême droite sur la "priorité nationale", la fausse réalité d'un "grand remplacement des populations dites de souche par des personnes d'autres continents" soi-disant à l'œuvre en France, l'immigration comme cause du chômage ou bien encore le refus de la régularisation des sans-papiers est totalement incompatible avec les valeurs de la CGT. L'extrême droite ne porte pas les valeurs que défend la CGT qui, dans le préambule de ses statuts, stipule agir "contre toutes les discriminations, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions". Nous sommes engagés pour un monde de justice sociale, de paix et d'égalité. Par conséquent nous menons de tout temps une farouche bataille contre le racisme et l'extrême droite, ses idées, ses pratiques. Notre travail interne reste à poursuivre et notre engagement auprès des salariés pour les convaincre de la dangerosité du fascisme doit toujours être parmi nos priorités.

 

Continuons donc à faire de la CGT un rempart contre la montée du fascisme, comme elle l'a été dans toute son histoire. Appelons le monde du travail à se mobiliser contre les idées d'extrême droite et contre le racisme. C'est dans cet objectif que la CGT dans l'unité avec d'autres organisations associatives, politiques, syndicales appelle à une journée nationale d'actions partout en France le samedi 12 juin.

Pierre Bousquet, à l'origine du RN s'engagea dans la 33e division SS "Charlemagne" ou "33. Waffen-Grenadier-Division der SS Charlemagne (französische Nr. 1)"  (écusson en haut de la page).


Aujourd'hui comme hier, combattre l'extrême-droite. Lutter contre le Rassemblement National et ses propositions ultra-libérales


Syndicat CGT du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône

N° matricule communal RC : 997/D — N° matricule départemental : 5998




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